Déchets de la restauration à emporter : l'enquête de No Plastic In My Sea conclut à une très faible application de la loi

Selon une étude de juin 2021 réalisé par No Plastic In My Sea, la restauration à emporter est responsable de la majorité de la pollution plastique dans le monde (entre 50 et 88%). Un questionnaire et une enquête de terrain auprès d'une centaine de restaurants mettent en évidence une très faible application de la loi.

Publié le 24/11/2021 (mis à jour le 29/11/2021)

La loi AGEC, anti-gaspillage et pour une économie circulaire, a été promulguée peu de temps avant l’épidémie de Covid. Cette dernière a profondément transformé nos usages et modes de consommation et généré un recours massif à l’usage unique et au plastique, notamment dans le secteur de la restauration à emporter.

Dans une période de “retour à la normale”, il nous est apparu pertinent de nous pencher sur les objectifs de la loi AGEC concernant ce secteur et sur certains articles censés être d’ores et déjà appliqués avec trois questions essentielles :

  • Les enseignes ont-elles mis en place ou a minima testé les changements prévus ?
  • Les consommateurs ont-ils été informés de leurs droits et mis en capacité d'en bénéficier ?
  • La réduction des déchets est-elle suffisamment engagée ou encore parcellaire ?

+11% de points de vente en un an et autant de risques de pollution

Une expansion du secteur de la restauration à emporter implique une croissance de déchets d'emballages, souvent composés de plastique, et par conséquent un risque majeur de rejet dans la nature. En effet, la consommation nomade présente un risque supérieur de fuite dans l'environnement et de pollution (absence de poubelles de rue, poubelles ouvertes ou qui débordent, intempéries, incivilités...)

 

Une enquête de terrain complémentaire qui permet de constater une très faible application de la loi

  • Se faire servir une boisson à emporter dans son contenant est difficile et la réduction financière prévue n'est pas appliquée. Seules 5 enseignes l'appliquent, avec des montants entre 5 centimes et 50 centimes (Starbucks, Prêt à Manger, Pomme de Pain, Exki, Le Pain Quotidien).
  • Se faire servir de la nourriture dans un contenant réutilisable reste très difficile, malgré la loi (possible seulement dans 30% des restaurants visités et souvent pour une partie limitée des plats).
  • Le droit à de l’eau potable gratuite est passé sous silence.
  • Les process et la digitalisation poussent à la consommation et ne respectent pas les droits des consommateurs.

 

Les conclusions et recommandations de l'association No Plastic In My Sea

  • Informer tous les acteurs sur des articles de loi qui semblent mal identifiés aujourd’hui ;
  • Entrer volontairement dans un process de réduction des déchets et de développement du réemploi côté consommateur (propres contenants) et côté enseignes avec un système de contenants consignés ;
  • Assouplir des process qui reposent sur l’usage unique et de collaborer avec les fabricants de contenants nomades afin de définir une offre adaptée (calibrage, graduations ...) ;
  • Valoriser les acteurs qui appliquent la loi et de récompenser le consommateur dans son effort pour réduire les déchets ;
  • Rappeler les sanctions liées à la non application de la loi et les dispositifs permettant aux consommateurs de faire valoir leurs droits.

 

Pour consulter le détail de l'enquête No Plastic In My Sea

Contribuer à compléter la liste des restaurants et débits de boissons qui appliquent la loi