Nous buvons du plastique : une enquête d’Agir pour l’Environnement sur la présence de microparticules dans 9 eaux en bouteilles plastiques

Avec cette enquête publiée en juillet 2022, Agir pour l’Environnement souhaite rendre plus visible la présence de microplastiques dans nos boissons afin qu’elle soit enfin reconnue officiellement et réglementée, faire connaître au grand public son exposition aux microplastiques et alerter les pouvoirs publics sur l’urgence de sortir du plastique, avec en priorité l’interdiction des bouteilles en plastiques.

Publié le 27/07/2022 (mis à jour le 27/07/2022)

Depuis peu, nous savons que la pollution plastique ne se cantonne pas à des montagnes de déchets qui s’accumulent dans les décharges et les océans. Le plastique génère aussi des quantités astronomiques de microplastiques qui contaminent les écosystèmes et les corps humains. Le plastique ne se dégrade pas : il se fragmente en micro-débris, en microplastiques (d’une taille inférieure à 5mm) puis en particules encore plus petites, les nanoplastiques.

Cette pollution est plus insidieuse car moins visible mais bien plus “contaminante”, de par la taille minuscule des particules capables de s’infiltrer partout : dans le cycle de l’eau, les sols, la faune, et la chaîne alimentaire jusqu’au corps humain. Des microplastiques ont en effet été retrouvés dans les selles, le sang, le placenta, les poumons, le cerveau. En moyenne, nous ingérons l’équivalent de 5 grammes de plastique par semaine, l’équivalent d’une carte de crédit. En 2019, l’OMS reconnaissait la présence généralisée des microplastiques dans les eaux de rivière, de mer, du robinet et en bouteille, tout en s’avérant impuissante à trancher sur les risques sanitaires, faute d’études.

Une des sources d’ingestion de microplastiques par les êtres humains serait l’eau en provenance de bouteilles en plastique. En mars 2018, la publication d’une étude de la State University of New York a fait grand bruit. Elle révélait que 93% des eaux testées contenaient des microplastiques avec une moyenne de 10,4 microparticules par litre, en moyenne deux fois plus que dans l’eau du robinet.

Dans ce contexte, Agir pour l’Environnement a souhaité vérifier si les principales eaux en bouteille vendues en France contenaient également des microplastiques. L’association a confié cette mission à Labocea, laboratoire spécialisé dans l’analyse de l’eau. Ces analyses se sont uniquement concentrées sur les microplastiques et n’ont pas cherché d’autres polluants et contaminants chimiques, comme les NIAS (Non Intentionally Added Substances), ou le trioxyde d’antimoine, classé « cancérogène possible pour l’homme » - et qui a été détecté à des doses 30 fois supérieures que dans des bouteilles en verre par le passé.

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