Début des négociations intergouvernementales sur le traité international contre la pollution plastique

Le 2 mars dernier, sous l’égide des Nations Unies, est signée une “résolution historique” dont l’objectif est de “mettre fin à la pollution plastique” via l’élaboration d’un traité international juridiquement contraignant d’ici à 2024, selon les mots d’Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies sur l’environnement.

Publié le 07/12/2022 (mis à jour le 07/12/2022)

Publié dans le journal Le Monde, le 27 novembre 2022 et rédigé par Stéphane Mandard

Lundi 28 Novembre dernier, s’ouvraient les négociations intergouvernementales ayant lieu en Uruguay, dans la ville de Punta del Este. La première réunion du Comité Intergouvernemental de Négociation (CIN) d’une série de 5, programmée jusqu’en 2024, s’est ainsi déroulée avec pour objectif d’initier le travail de rédaction du futur traité.

Ces négociations s’érigent sur la base d’un constat. Celui d’une production mondiale de plastique ayant presque doublé  entre 2000 et 2020, pour atteindre 460 millions de tonnes par an cette même année. L’article relaie également la prédiction selon laquelle cette production pourrait frôler le milliard de tonnes à l’horizon 2050, si rien n’est entrepris d’ici la. Cette production couplée à l'utilisation et l’élimination de ces plastiques représenterait une part de 15% des émissions mondiales de gaz à effet de serre à cette date.

Si l’urgence de la situation présage un enjeu de taille porté par les négociations, les parties prenantes ne semblent pas s’être mises d’accord sur les efforts à fournir pour répondre au problème. Ainsi, tandis que le CIN invite les Etats à intégrer au champ des négociations l’ensemble du cycle de vie du plastique, l’Arabie Saoudite et le Japon ne souhaitent traiter que de la gestion des déchets en plastique et de l’enjeu de la pollution marine. 

Autre point de rupture, l’ambition du texte à rédiger. D’un côté, une coalition formée par une cinquantaine d’états dont l’Allemagne et la France vise la fin de la pollution plastique à l’horizon 2040 en ciblant trois leviers : la consommation et la production, le développement d’une économie circulaire et enfin la gestion et le recyclage des déchets plastiques.

D’un autre côté, la Chine et les États-Unis se désengagent d’une vision ambitieuse du traité, en défendant une vision non contraignante du traité basée sur des plans nationaux volontaires et protégeants les positions des industries pétrolières en priorité. Ces industries seront également représentées par des lobbyistes du secteur de la pétrochimie comme présents en tant qu’ “observateurs”. Vision à laquelle s’opposent largement la communauté scientifique et les associations qui défendent un traité contraignant, ciblant en particulier certains types de plastique, comme le polystyrène.