500 solutions à la pollution plastique, téléchargez le rapport annuel de No Plastic in my Sea et de ses partenaires

L’association No Plastic in my sea a publié le 16 mars dernier, avec ses partenaires Réseau Consigne, Réseau Vrac et l’Institut du Commerce un rapport annuel intitulé “500 solutions à la pollution plastique et 12 recommandations”.

Publié le 24/03/2023 (mis à jour le 27/03/2023)

Rappelons tout d’abord que la pression qu’exerce la pollution plastique sur les éco-systèmes et sur le vivant plus généralement ne fait que s'accentuer. Plusieurs études publiées, comme celle datant de mai 2022 intitulée “Risques sanitaires dus à l’exposition au plastique” par No Plastic In My Sea, alertent sur les risques sanitaires engendrés par notre surexploitation au plastique. 

En janvier 2022, on apprenait également que l’humanité venait de dépasser la 5ème limite planétaire, liée aux pollutions chimiques. 

En parallèle, plusieurs négociations internationales ont lieu pour pallier ce fléau, comme celles des pays membres de l’ONU sur la signature d’un traité contraignant sur l’ensemble du cycle de vie du plastique. No plastic in my sea espère donc une hausse des ambitions à travers ce traité, qui pourrait tendre à “couper les robinets du plastique”.   

Le rapport présente plusieurs grandes “familles” de solutions et 12 recommandations ciblant particulièrement certains produits et certaines pollutions. Un focus est fait sur les bouteilles et emballages plastique, en parallèle de la pollution liée au liées aux microplastiques, aux mégots et au matériel de pêche souvent ignorées. Les acteurs ciblés dans ces recommandations sont les  producteurs, distributeurs, ERP (établissements recevant du public), chaines de restaurations et marques de grande consommation. On cible ici aussi les gouvernements, éco-organismes et entreprises. Au total, 6 grandes “familles de solutions” sont présentées:  

1. Réduction des bouteilles en plastique 

Les bouteilles plastique restent aujourd’hui les premiers déchets que l’on retrouve sur les plages européennes, selon une étude d’impact de la Commission européenne. Le rapport nous rappelle que la bouteille plastique est l’emballage le plus vendu en France. Les eaux et boissons constituent 41 % de l'emballage alimentaire total des ménages, ce qui correspond à 340 000 tonnes de plastique par an.  

2. Réduire les plastiques à usage unique en misant sur le réemploi 

Ainsi, le rapport présente la nécessité pour le secteur de l’eau et des boissons de sortir progressivement du modèle de la bouteille à usage unique, en utilisant des alternatives viables, ayant prouvé leurs bénéfices. En effet, revenir au réemploi avec l’usage de  la consigne, la vente de  bouteille en verre sont les solutions présentées pour atteindre l’objectif fixé dans la loi AGEC. La France devrait passer de 15 à 7,5 milliards de bouteilles en plastique mises sur le marché en 2030.  

3. Vente en vrac 

On sait aujourd’hui que les emballages plastique représentent 45% de la demande de plastique en France et 60% des déchets plastiques in fine.  Des associations comme le “Réseau Vrac” œuvrent pour soutenir cette filière, qui s’impose petit à petit, soutenue également par la réglementation. D’ici à janvier 2030, en France, les magasins de plus de 400m² devront consacrer au moins 20 % de leur surface de vente à des produits vrac.  

4. Vente de produits solides et à diluer

Cette pratique concerne un bon nombre de produits cosmétiques, d’hygiène, d’entretien, etc. Par exemple, en utilisant des solutions concentrées à diluer dans de l’eau, on réduit considérablement l’utilisation d’eau potable, et donc l’empreinte carbone des produits en parallèle de la réduction des emballages. De la même façon, avec des produits solides, on observe une réduction drastique des emballages, couplé à l’utilisation d’ingrédients généralement naturels, dans des produits destinés à être conservés plus longtemps. En repensant le couple produit-emballage, on se retrouve donc souvent à faire converger différents intérêts, à la fois écologiques, sanitaires, économiques et sociaux.  

5. Développer l’éco-conception 

Par éco-conception, No plastic in my sea nous rappelle que l’on sous-entend « l’intégration systématique des aspects environnementaux dès la conception et le développement de produits avec pour objectif la réduction des impacts environnementaux négatifs tout au long de leur cycle de vie à service rendu équivalent ou supérieur ». On sait aujourd’hui que seulement 25% du plastique est recyclé en France, tandis que la simplification des packagings et la conception d’emballages en plastique issus de matières recyclées peuvent être des solutions sur lesquelles miser pour palier ce faible taux. Ces actions doivent être par ailleurs pensées en parallèle de la substitution des emballages en plastique, via l’usage du carton et papier, parmi d’autres matériaux.  

6. Accélérer la lutte contre certains angles morts comme les micro-plastiques:  

Les microplastiques extrêmement polluants, représentent aujourd’hui 15 à 30% de la pollution plastique en mer. Une part non négligeable de ces microplastiques est dite “primaire”, c'est-à-dire destinée à fabriquer des produits à base de plastique (cosmétiques, fibres synthétiques, etc.), dont une part est issue des pertes liées au transport en mer.  Le mégot représente le 2ème déchet le plus retrouvé sur les plages européennes. Non seulement l’impact de ces microplastiques et additifs relargués en milieux naturels est catastrophique pour les éco-systèmes, mais il l’est également pour la santé humaine. Le rapport cible aussi les déchets des engins de pêche, qu’il faudrait selon No Plastic in my sea réglementer.   

Ce rapport nous rappelle l’importance de lutter contre le plastique et ses multiples impacts, via des solutions concrètes, fiables et ayant d’ores et déjà prouvé leur bénéfices environnementaux.  

Pour retrouver plus de détails et lire le rapport entier, cliquez ici.

Sources :